Le soir tombe, l’obscurité s’épaissit sous la canopée, un éléphant barrit au loin. Arrivé au bas d’une colline, des échelles se présentent, un accès à une plateforme de quelques étages. Point de vue inestimable pour observer la vie du baï de Langoué.
Un baï c’est une clairière marécageuse en plein forêt, ce qui est plutôt rare en fait dans la grande forêt. Du fait de l’abondance d’eau et de boue chargée de sels minéraux, c’est un lieu de prédilection pour pas mal d’animaux de la forêt. Tous les jours, c’est un défilé plus ou moins ordonné de la faune du coin qui vient piétiner la zone et entretient la prairie de fait.
Ce baï, celui de Langoué est particulier à plus d’un titre. Il n’est que peu fréquenté car difficilement accessible et longtemps réservé aux scientifiques qui y œuvrent (essentiellement pour le suivi des éléphants aujourd’hui).
Il est au cœur du parc naturel de l’Ivindo, un des plus préservé du braconnage et des activités humaines. La forêt y est dite “primaire” c’est-à-dire complètement préservée des impacts humains, ce qui commence à se faire rare, même en Afrique centrale.
Le résultat est qu’on y observe relativement facilement le balai des seigneurs de la forêt et autres consorts.
Dans une ambiance paisible, buffles, potamochères, oiseaux diverses, sitatunga, éléphants, ou gorilles s’y côtoient. Chacun sa zone, chacun ses heures. La nuit c’est un concert de barrissement qui envahit l’atmosphère étouffante de cette forêt équatoriale.
Et voici quelques images de ce petit joyau décrit également par un pote journaliste dans cet article.